Pour
ceux qui suivent, j’ai du raconter une partie de l’histoire des Pink Floyd dans
la kronik consacrée au live de 1994, ainsi que dans celle de David Gilmour.
Vous savez donc tous que Roger Waters est le bassiste historique de cette
formation mythique. Fâché avec les
autres musiciens, il a fait ses valises pour continuer sa carrière seul. Il ne porte donc plus la marque du groupe mais
comme il est l’auteur perturbé d’une pléthore de tubes, il a absolument le droit de les jouer.
Entouré
de musiciens de session, il va donc nous régaler, car ce soir, c’est le grand
répertoire.
Bercy,
encore, toujours cette salle qui me colle et qui a l’avantage d’être à 15
minutes à pied de mon appartement. Encore moins si l’on prend le métro… c’est le cas, ce soir. Places numérotées,
mais pas géniales… En fait les pires de Bercy, dans le dos des musiciens. Il
faut dire que j’ai appris sur le tard l’existence de ce concert et que j’ai eu
ce qu’il restait. Nous arrivons à l’heure, je passe aux T-shirts et nous nous
installons, punis, dans le coin de l’arène.
Personne
ne pouvant ouvrir devant un monument comme Roger Waters, nous entrons directement
dans le vif du sujet. La setlist proposée est une compilation des morceaux
historiques du groupe, à commencer par « The
Wall », album autobiographique racontant les dérives psychologiques de
l’auteur. Il y aura évidemment du « Wish you were here » et un bout
de « A saucerful of secrets ».
Cela
commence donc très fort :
In The Flesh
Mother
Set The Controls For The
Heart Of The Sun
Shine On You Crazy Diamond
Have A Cigar
Wish
You Were Here
Suit
un étonnant extrait du dernier album de Waters avec les Floyd, « The Final
Cut » : tout un symbole. Là, j’avoue, j’attendais pas. C’est avec cet
album que j’ai découvert le groupe, vers 1987.
The Fletcher Memorial Home
Nous
continuons avec des titres « solo » que je ne connais pas, mais qui
sont bien agréables à l’oreille :
Perfect Sense – part 1
Perfect Sense – part 2
Leaving
Beirut Intro
Leaving
Beirut
Passage
par “Animals”, album mythique du groupe, avec Sheep.
Et
puis un entr’acte, chose qui ne se fait quasiment plus dans les spectacles
modernes. Jusqu’ici, bien peu de chose à dire. Nous avons réussis à nous
replacer un peu plus à droite pour une meilleure visibilité. Le son est
excellents, les musiciens formidables, les effets visuels très riches (dans le
style Pink Floyd). Roger Waters est incroyablement charismatique.
Après
un quart d’heure de pause, retour aux affaires avec le grand moment de la
soirée : L’interprétation intégrale du « Dark Side of the Moon ». C’est le
titre de la tournée, on est là pour ça. C’est le bonheur.
Speak To Me
Breathe (In The Air)
On The Run
Time
The Great Gig In The Sky
Money
Us And Them
Any Colour You Like
Brain Damage
Eclipse
Bercy
est debout. Tonnerre d’applaudissements dans la
salle. C’est du délire. Bon, ce n’est pas la foire et le Pogo d’une fosse de
thrash, mais on sent une ferveur, une communion du public.
C’est
déjà l’heure des rappels, avec une occasion de refermer le cercle de ce
concert. Retour au début, aux pensées ravagées de Roger Waters, à “The Wall” :
The Happiest Days Of Our
Lives
Another Brick In The Wall –
part 2
Vera
Bring The Boys Back Home
Is There Anybody Out There?
Comfortably
Numb
Je
dois confesser que sur la dernière, j’ai gravement piqué mon pied. J’adore
“Comfortably Numb”. J’sais pas, je pourrais l’écouter des milliers de fois,
elle ne me lasse pas. Il est juste dommage que ce soir là ça ne soit pas l'auteur original de ce solo fabuleux qui soit à la guitare... Mais comment concilier l'inconciliable?
En
conclusion, je pourrais mettre à charge l’usure de la voix de Waters, qui ne
ressemble plus vraiment à grand chose (Heureusement qu’il s’économise et qu’il
ne chante pas tout). Je pourrais également dire qu’il ne joue plus tout les
morceaux… Et que ces morceaux sont trop formatés et proches des partitions
studio… Et que son line up n’est pas aussi bon que les Floyd d’origine…
Mais
comment en vouloir à un homme qui a inspire des générations de musiciens, et
cela depuis 40 ans? Entendre ses chef-d’oeuvre, de sa main, avec le cochon
géant flottant dans le POPB, c’est un privilège et ça ne se discute pas.
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